Rivalité entre frère et soeur au jeu du docteur : la soeur convoite l’objet de son petit frère.

La vidéo présente les enjeux de rivalité entre frère et soeurs au jeu du docteur.  La sœur aînée veut garder la maîtrise du jeu. Cependant, le petit frère espiègle a plus d’un tour dans ses poches pour déjouer la situation.

L’aînée revendique la maîtrise du jeu :

Dans un premier temps, Camille, 4 ans et 11 mois,  veut absolument avoir le rôle du médecin et souhaite que sa soeur devienne sa patiente. Toutefois, cette dernière semble avoir d’autres désirs et cherche à s’emparer des objets dans la boîte à jouets. Grâce aux paroles apaisantes de sa mère, hors champ, l’aînée accepte de partager les instruments du médecin mais elle refuse de jouer avec ses frères et soeurs.  C’est la poupée, impassible par nature, qui fera tiers  et permettra de tempérer la frustration. En effet, les sentiments de rivalité sont à fleur de peau au sein de la triade.

Le petit frère, espiègle, joue des tours à sa soeur :

Tandis que Adèle, 20 mois, investit répétitivement le stéthoscope, Baptiste, son frère jumeau, cache dans son dos le thermomètre. En effet, il cherche ainsi à empêcher Camille, 4 ans 11 mois, de l’attraper. Il manifeste ainsi son désir d’emprise sur cet objet. Et par là même revendique sa place au sein du jeu.

Derrière la trêve, un désir de vengeance camouflé :

Progressivement, Baptiste parvient à ses fins et entre dans le jeu en proposant à sa soeur un objet de substitution : la pompe à désinfecter. Néanmoins, il tente discrètement de prendre à son aînée la poupée en signe de vengeance de ne pas être au centre de l’action. Finalement, il réussit à renverser la situation en devenant le centre d’attention de Camille qui lui jalouse son objet, la pipette. Cet objet est particulièrement investi par Baptiste parce qu’il lui rappelle symboliquement le plaisir de la têtée.

Les Enfants sont Créateurs de leur histoire

Dans les interactions, la jalousie est incontournable. Elle peut être pondérée par l’investissement de nouveaux jouets et par les paroles de la mère qui tempèrent le climat de tension.

© Copyright : Film vidéo réalisé par Sophie Anita, tous droits d’utilisation réservés, 2017.

Pour en savoir plus :

Comment comprendre les émotions de l’enfant qui joue ?

Le jeu est un langage

Le jeu est un langage, un langage essentiellement émotionnel : Sophie Tournesac, psychologue et photographe, filme le théâtre du jeu des Enfants Créateurs : la créativité de l’enfant dans le jeu au regard de ses mouvements émotionnels.

Les textes qui accompagnent les vidéos témoignent de la nécessité de regarder avec beaucoup d’attention le déroulement des séquences de jeu. En effet, l’enfant par une simple mimique, un geste ou une posture peut être révélateur d’un état émotionnel intérieur. C’est là le principal moyen de communication des bébés et jeunes enfants. Et, sa pensée commence par s’exprimer dans ses émotions.

Chaque situation est singulière et l’empathie, ou la capacité de se décentrer en se mettant à la place de l’enfant, est déterminante pour saisir ces messages qui sont surtout émotionnels. En effet, la capacité de l’adulte à ressentir les émotions de l’enfant aide à comprendre ce qui est en jeu.

Nommer l’émotion est fondamental pour le développement de l’enfant, car c’est reconnaître la singularité de son identité. C’est aussi accepter que l’enfant est en droit d’avoir des émotions. Que ce soit de la colère, de la jalousie, de la tristesse … elles sont souvent liées à la peur de perdre sa place.

Traduire calmement les émotions en langage verbal permet à l’enfant de s’apaiser. Celui-ci pourra ainsi « digérer » cette réaction affective qui le déborde et transformer positivement ses émotions en pensée. Une émotion de peur, de colère ou de tristesse pourra se métaboliser en joie et en plaisir à créer si elle est accueillie, entendue et comprise par l’adulte.

Il est important de souligner que l’identité de l’enfant naît d’une co-création entre l’enfant et l’adulte et dépend de la qualité des interactions. Ainsi, l’enfant s’appuie sur la qualité des liens tissés au fil des années avec son environnement. Progressivement, il acquiert son autonomie pour devenir une personne se sentant en sécurité et digne d’être aimé.

Musique des films

Debussy interprété par Philippe Entremont : Clair de Lune, Deux arabesques, Images I & II, Children's, Corner, ©Sony Classical, 1992.

Bizet ; Jeux d'enfants, Ravel : "Ma mère l'Oye, Fauré ; Dolly Suite" intérprété par Katia & Marielle Labèque, ©Philips, 1985

Ravel interprété par Philippe Entremont : Complete Piano Works, Sony Music Entertainment Inc, 1974 ©Sony Classical, 1994.