L’enfant fait semblant d’écrire au tableau : elle raconte l’histoire du Petit Chaperon Rouge pour tenter de donner sens à ses questionnements

L’enfant raconte son imaginaire :

Salomé, deux ans et 7 mois, est fascinée par le loup qui dévore. En effet, ce serait pour l’enfant comme un moyen de comprendre ce qui se passe entre papa et maman. Sur le plan imaginaire, les enfants pensent que c’est sur le modèle de la dévoration que les grandes personnes s’aiment : « le loup a mangé la maman du petit chaperon rouge« , dit-elle.

Le désir de savoir s’exprime par le savoir des lettres :

L’enfant aimerait savoir et son savoir s’exprime par le savoir des lettres et de la lecture. Aussi, l’enfant fait semblant d’écrire. Et, son désir d’apprendre s’organise sur le tableau avec les lettres selon une certaine logique. Cependant, le vrai savoir qui la préoccupe, comme tout enfant, c’est de savoir ce qui se passe la nuit entre les parents.

Les enfants sont créateurs de leur histoire :

La fascination pour le loup est partagée par tous les jeunes enfants. Les contes sont là pour figurer les histoires imaginaires des enfants. Ces histoires les passionnent parce qu’ils répondent à leur questionnement.

© Copyright : Film vidéo sur le jeu de l’enfant réalisé par Sophie Anita, tous droits réservés, 2017.

Pour en savoir plus sur la psychologie de l’enfant qui joue :

Pourquoi le jeu est-il un langage essentiellement émotionnel ?

Le jeu est un langage

Le jeu est un langage, un langage essentiellement émotionnel : Sophie Tournesac, psychologue et photographe, filme le théâtre du jeu des Enfants Créateurs : la créativité de l’enfant dans le jeu au regard de ses mouvements émotionnels.

Les textes qui accompagnent les vidéos témoignent de la nécessité de regarder avec beaucoup d’attention le déroulement des séquences de jeu. En effet, l’enfant par une simple mimique, un geste ou une posture peut être révélateur d’un état émotionnel intérieur. C’est là le principal moyen de communication des bébés et jeunes enfants. Et, sa pensée commence par s’exprimer dans ses émotions.

Chaque situation est singulière et l’empathie, ou la capacité de se décentrer en se mettant à la place de l’enfant, est déterminante pour saisir ces messages qui sont surtout émotionnels. En effet, la capacité de l’adulte à ressentir les émotions de l’enfant aide à comprendre ce qui est en jeu.

Nommer l’émotion est fondamental pour le développement de l’enfant, car c’est reconnaître la singularité de son identité. C’est aussi accepter que l’enfant est en droit d’avoir des émotions. Que ce soit de la colère, de la jalousie, de la tristesse … elles sont souvent liées à la peur de perdre sa place.

Traduire calmement les émotions en langage verbal permet à l’enfant de s’apaiser. Celui-ci pourra ainsi « digérer » cette réaction affective qui le déborde et transformer positivement ses émotions en pensée. Une émotion de peur, de colère ou de tristesse pourra se métaboliser en joie et en plaisir à créer si elle est accueillie, entendue et comprise par l’adulte.

Il est important de souligner que l’identité de l’enfant naît d’une co-création entre l’enfant et l’adulte et dépend de la qualité des interactions. Ainsi, l’enfant s’appuie sur la qualité des liens tissés au fil des années avec son environnement. Progressivement, il acquiert son autonomie pour devenir une personne se sentant en sécurité et digne d’être aimé.

Musique des films

Debussy interprété par Philippe Entremont : Clair de Lune, Deux arabesques, Images I & II, Children's, Corner, ©Sony Classical, 1992.

Bizet ; Jeux d'enfants, Ravel : "Ma mère l'Oye, Fauré ; Dolly Suite" intérprété par Katia & Marielle Labèque, ©Philips, 1985

Ravel interprété par Philippe Entremont : Complete Piano Works, Sony Music Entertainment Inc, 1974 ©Sony Classical, 1994.