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Les Enfants Créateurs : Le chien complice pour échapper à la rivalité

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Le chien complice pour échapper à la rivalité :

Deux très jeunes cousines prennent le goûter dans un climat de rivalité. Le chien complice entre en scène et nourrit l’attention de l’enfant en colère qui peut réparer ainsi ses sentiments d’agressivité.

Empiéter son territoire est difficile à accepter :

–Lise, 17 mois est calme tandis qu’Iris, 15 mois, est agitée parce qu’elle supporte mal que sa cousine empiète sur son territoire. Elle se montre dominante en montant sur la table et par la même occasion attrape un gâteau.

Dans le rôle du chien, un nouvel acteur apaise la situation

–Iris est contente de retrouver son ami, le chien dont elle est complice. Avec lui, elle renverse la situation. C’est elle la grande qui joue le rôle de mère nourricière. Par ce biais, elle réussit à déplacer ses sentiments de frustration d’autant qu’elle investit sa tâche avec beaucoup de concentration. Elle observe et vérifie que le chien finit le gâteau qu’elle lui a offert. Elle lui propose de lécher l’assiette, ce qui est décliné, et c’est finalement qui voudra ne pas en perdre une miette. Ceci montre à quel point l’objet-assiette est déjà le symbole d’une histoire de plaisir gustatif.

Le chien cherche à s’emparer du gâteau de la cousine

–Lise, stoïque, ne répond pas aux demandes du chien. Elle attise son désir en faisant semblant de lui couper un morceau. Finalement, elle se rétracte et exprime verbalement son opposition : « Pas». Docilement, le chien renonce à sa gourmandise.

Malgré la présence du chien, la rivalité reste à fleur de peau

–Lise se moque de la colère d’Iris en la traitant de « bébé ». Pour affirmer son opposition, Iris tente de voler le gâteau de sa cousine pour le donner à son chien, fidèle et soumis.)

Les Enfants sont Créateurs de leur Histoire

–Devenir un être social est un apprentissage. Dans une relation duelle, l’enfant peut se sentir fragilisée, d’autant plus qu’il est enfant unique. Cependant, l’enfant apprendra progressivement que la présence d’un rival potentiel ne met pas pour autant son identité et sa place en danger. Il appartient au parent de réserver à chaque membre de la fratrie une place différenciée pour que chacun puisse exister en respectant la place de l’autre. Un espace tiers, représenté par une personne, un environnement ou un objet, permet souvent d’apaiser les tensions nées d’un conflit au sein de la fratrie.

© Copyright : Film vidéo sur le jeu de l’enfant réalisé par Sophie Anita, tous droits réservés, 2017.

–Film vidéo réalisé par Sophie Anita en 1991 avec la caméra Hi8 de Sony, créateur de l’image vidéo.

Pour en savoir plus :

Pourquoi l’enfant se compare ?

Le jeu est un langage, un langage essentiellement émotionnel : Sophie Tournesac, psychologue et photographe, filme le théâtre du jeu des Enfants Créateurs : la créativité de l’enfant dans le jeu au regard de ses mouvements émotionnels.

Les textes qui accompagnent les vidéos témoignent de la nécessité de regarder avec beaucoup d’attention le déroulement des séquences de jeu. En effet, l’enfant par une simple mimique, un geste ou une posture peut être révélateur d’un état émotionnel intérieur. C’est là le principal moyen de communication des bébés et jeunes enfants. Et, sa pensée commence par s’exprimer dans ses émotions.

Chaque situation est singulière et l’empathie, ou la capacité de se décentrer en se mettant à la place de l’enfant, est déterminante pour saisir ces messages qui sont surtout émotionnels. En effet, la capacité de l’adulte à ressentir les émotions de l’enfant aide à comprendre ce qui est en jeu.

Nommer l’émotion est fondamental pour le développement de l’enfant, car c’est reconnaître la singularité de son identité. C’est aussi accepter que l’enfant est en droit d’avoir des émotions. Que ce soit de la colère, de la jalousie, de la tristesse … elles sont souvent liées à la peur de perdre sa place.

Traduire calmement les émotions en langage verbal permet à l’enfant de s’apaiser. Celui-ci pourra ainsi « digérer » cette réaction affective qui le déborde et transformer positivement ses émotions en pensée. Une émotion de peur, de colère ou de tristesse pourra se métaboliser en joie et en plaisir à créer si elle est accueillie, entendue et comprise par l’adulte.

Il est important de souligner que l’identité de l’enfant naît d’une co-création entre l’enfant et l’adulte et dépend de la qualité des interactions. Ainsi, l’enfant s’appuie sur la qualité des liens tissés au fil des années avec son environnement. Progressivement, il acquiert son autonomie pour devenir une personne se sentant en sécurité et digne d’être aimé.